Né vers 1752 à Neufchâteau, en Lorraine (actuel département des Vosges).
Docteur en médecine. Chirurgien de levée (=chirurgien civil mobilisé) du port de Brest.
L’ascendance de Claude Nicolas Rollin n’a pu encore être établie.
Il fait partie de ces 5 500 « chirurgiens navigants » qui se sont embarqués à Brest au XVIIIème siècle, parmi lesquels on trouve 14 chirurgiens lorrains.
Arrivé à Brest au début de 1778, Claude Nicolas Rollin embarque le 12 avril sur son premier bateau, la Sibille, en qualité de second chirurgien. C’est le 24 avril que l’on apprend que « les fièvres putrides malignes » se sont déclarées sur les vaisseaux « L’Actif » et « Le Bizarre« . On ne sait s’il s’agissait du typhus, de la typhoïde ou de la dysenterie, mais l’épidémie de 1778-79 fera des milliers de morts et décapitera l’état-major médical de Brest. Le 14 juin 1778, Rollin embarque sur la Ville de Paris, à bord duquel se trouve l’amiral de Guichen, commandant de l’escadre. Le 10 juillet 1778, la France déclare la guerre à l’Angleterre. Rollin subira son baptême du feu lors du combat d’Ouessant, le 27 juillet 1778 (lire à ce sujet l’article de Danielle Machaux, dans LE LIEN du Centre Généalogique du Finistère, n° 93, du 1 er trimestre 2005). Toujours suivant Guichen, il passe le 12 août sur le vaisseau La Couronne, avant de réembarquer sur la Ville de Paris, commandé par Huon de Kermadec, qui mourra en 1792 dans l’expédition de d’Entrecasteaux, organisée pour retrouver La Boussole et L’Astrolabe.
L’épidémie faisant rage à Brest, et compromettant les opérations militaires, Rollin débarque pour aider à soigner les malades dans les hôpitaux de Brest. Puis le 24 janvier 1780 il rembarque, cette fois sur la frégate La Gentille, en qualité de chirurgien major. La frégate rallie la Martinique, puis St Domingue, et rejoint le 30 septembre à Newport l’escadre de Ternay et le corps expéditionnaire de Rochambeau. L’hivernage sera rude. Le 6 mars, les officiers et l’équipage de La Gentille abandonnent le navire pour embarquer sur Le Romulus, tout juste pris à l’ennemi. Rollin y restera comme chirurgien major jusqu’au 19 juin 1783.
La guerre d’Indépendance terminée, Rollin revient d’Amérique et sert dans les hôpitaux de Brest. Il obtient en 1785 le brevet de Chirurgien Major Ordinaire des Vaisseaux du Roy, en même temps que Simon Pierre Lavaux, autre chirurgien major de l’expédition.
C’est Lapérouse lui-même qui réclame Claude Nicolas Rollin comme chirurgien (lettres conservées aux AN, cote G2 109, p. 4 & 5).
Claude Nicolas Rollin a été cité à plusieurs reprises par Lapérouse dans son journal de bord, et dans une lettre datée d’Avatscha (Kamtchatka, Russie), 10 septembre 1787 : « Ce M Rollin est un homme du premier mérite, qui, depuis vingt-six mois, n’a pas perdu un homme, n’a pas un seul malade, et s’occupe sans cesse de la visite de nos alimens, de leur conservation, de leur amélioration, et généralement de la médecine préservative, que je préfère de beaucoup à la médecine curative… »
Sources : « Claude Nicolas Rollin, chirurgien navigant lorrain, 1778-1787) », thèse pour le doctorat en médecine de Patrick Lecaillon, Université de Nantes, 1977-1978. Communiqué par Henri POITEVIN.